Monsieur le Préfet,

Les organisations de retraités CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, FGR-FP et LSR des Cotes d’Armo s’adressent à vous solennellement pour vous faire part de leurs plus vives inquiétudes concernant les conséquences de la crise sanitaire liée à l’épidémie du COVID-19, en particulier pour les personnes retraités es et âgés pour vous demander de prendre les mesures qui s’imposent. Comme elles l’ont fait régulièrement depuis plusieurs mois, en portant leurs revendications auprès des pouvoirs publics, localement et nationalement.

Une situation qui nous scandalise

Cette pandémie a révélé au grand jour la crise de notre système de Santé publique que nous dénonçons avec d’autres depuis des mois et des mois ; Au nom d’économies budgétaires, de la réduction des déficits publics, on a fermé des milliers de lits dans les hôpitaux, et les EHPAD, ainsi que le dispositif d’aides à domicile sont dans une situation dramatique.

La responsabilité de l’Etat est engagée dans la gestion de la crise sanitaire que nous vivons ;

Depuis plusieurs jours, le gouvernement annonce que le matériel de protection des malades et du personnel va arriver. Pourtant les informations qui nous remontent jours après jours prouvent qu’il n’en n’est rien. Les infirmières et infirmiers, les aides-soignants, les médecins, les personnels auprès des résidents des maisons de retraite, les aides à domiciles et les personnels de soins à domicile (infirmiers, docteurs de ville etc..) lancent chaque jour des cris d’alarme et supplient qu’on leur fournisse le minimum vital en gants et masques, en lunettes de protection, en blouses d’isolement, en gel hydro alcoolique….

Au sujet du manque de masques, c’est une véritable catastrophe. Ainsi, les divers personnels sont obligés de faire appel à leur propre réseau privé pour obtenir auprès des entreprises, des artisans, voire des particuliers, les masques qu’ils ont en réserve ; Cette situation est d’autant plus inique et scandaleuse pour notre département, qu’il y avait jusqu’en 2018, une usine qui fabriquait des masques à Plaintel, avant que la course au profit ne la ferme, et l’emporte à l’étranger après avoir détruit les machines, sans que nos gouvernements aient cherché alors à défendre l’intérêt public, pour préserver cette production, qui serait bien utile aujourd’hui !!!

Dans les EHPAD, dans les établissements de soins, dans les sociétés de services à la personne qui organisent le maintien à domicile des personnes dépendantes, les familles, les personnels s’inquiètent et la peur les saisit. Tous sont conscients que si l’épidémie se développe, ce sera une véritable catastrophe; Le manque de personnel dans les EHPAD et services de santé, déjà dénoncé par nos organisations avant la crise, parce qu’il pouvait conduire à la « maltraitance institutionnelle » est aujourd’hui une réalité aggravée et insoutenable.

Des exigences à la hauteur de l’urgence et de la gravité de la crise

Les retraités es et surtout les plus âgés es sont souvent les plus démunis face à l’épidémie et doivent s’en remettre le plus souvent à la générosité et au dévouement de leurs proches, de leurs voisins, du personnel médical et d’aides déjà débordé. La générosité et le dévouement sont des valeurs nobles, mais elles ne sauraient se substituer au rôle de l’Etat qui doit garantir la continuité et la qualité du service public de santé en priorité.
Quelles sont vos actions, Monsieur le Préfet, pour assurer la vie et la santé des personnes les plus âgées, les plus exposées aux risques épidémiques ?

Nos revendications sont évidentes

Dans les EHPAD comme à l’hôpital et pour tous les personnels aidants, il est de votre responsabilité que toutes les structures de soins et médico-sociales soient dotées immédiatement des protections indispensables : gel hydro alcoolique, gants, masques, blouses… et que des tests en nombre suffisant puissent être réalisés partout, notamment dans les structures accueillant des personnes âgées, c’est une urgence absolue.

Comment éviter la contamination des plus fragiles alors que les personnels utilisent les transports en commun pour se rendre à leur travail ? Si le confinement est effectif, les salariés qui travaillent viennent de l’extérieur et sont donc potentiellement contaminants… Quel dispositif protecteur mettez-vous en oeuvre pour limiter les risques de contamination extérieure ? accès gratuit au transport par taxi ?

Nous vous demandons, conformément à la loi du 30 juin 2004 relative à la solidarité et à l’autonomie des personnes âgées et personnes handicapées, d’instaurer un plan d’alerte et d’urgence dans toutes les communes du département dont la mise en oeuvre vous incombe. Ce plan, arrêté conjointement par le représentant de l’Etat dans le département et par le Président du Conseil Départemental, prend en compte la situation des plus vulnérables du fait de leur isolement.

Ce plan confi aux Maires la mission de recenser les personnes âgées et les personnes handicapées vivant à domicile qui en font la demande. Le maire est tenu de communiquer les données du registre aux services sociaux et sanitaires chargés de l’organisation des interventions à domicile en cas de déclenchement du plan. Ce plan devrait recenser, commune par commune, toutes les personnes afin de connaître leurs besoins particuliers, de leur communiquer un numéro de téléphone non surtaxé à appeler en cas d’urgence, de leur proposer le portage à domicile de courses, de repas et /ou de médicaments.

Il ne suffit pas d’invoquer la solidarité, le « vivre ensemble » et « l’unité de la nation », ou le courage du personnel soignant. Ce que nous voulons, c’est un passage immédiat de la parole à des actes concrets.

Monsieur le Préfet, vous êtes le représentant de l’Etat dans le département. Il est de votre responsabilité de prendre toutes les décisions maintenant pour protéger nos concitoyens, les personnes vulnérables, les professionnels indispensables à la vie collective, en commençant par la livraison immédiate du matériel nécessaire (masques, gants, matériel de réanimation, etc…) dans toutes les structures hospitalières, tous les EHPAD…) confrontés à la pandémie.

Persuadés que notre démarche retiendra toute votre attention et que vous ne manquerez pas d’y répondre favorablement, nous souhaitons pouvoir vous rencontrer rapidement, sous la forme d’une réunion téléphonique compte tenu des mesures confinement, car l’heure est grave !

Nous vous prions de recevoir Monsieur le Préfet, l’expression de notre parfaite considération.

USR CGT : A PREVOST FSU Retraités : J L LE GUELLEC
UDR FO : P GAUTHIER UDR Solidaires : R Cléran
FGR-FP : J BUARD LSR : Cathie Le Garignon