Editorial de Jean-Claude Mailly (FO-Hebdo) du mercredi 8 février 2017

La situation actuelle tend à montrer que l’organisation de primaires n’est pas une réponse démocratique satisfaisante. De fait, les primaires sont le reflet d’une difficulté des partis politiques, faute d’adhérents, à dégager en interne programme et candidat(e). Imagine-t-on un seul instant des élections au sein du syndicat auxquelles seraient appelés, pour 1 ou 2 euros, les non-syndiqués ou les adhérents d’autres organisations syndicales ? Ce serait, à n’en pas douter, une dérive.

Mais il est vrai qu’il y a beaucoup plus de salariés adhérents d’un syndicat que de citoyens adhérents d’un parti politique. Au strict plan démocratique, il est d’ailleurs dommageable de constater cet affaiblissement des partis politiques : il leur appartient de s’interroger sur les raisons de cette situation.

À n’en pas douter, la situation économique et sociale constitue une des raisons de fond. Comme nous l’expliquons depuis longtemps, l’austérité est suicidaire économiquement, socialement et démocratiquement.

Cette position est aussi celle des syndicats sur le plan européen, dans le cadre de la Confédération européenne des syndicats.

Les citoyen(ne)s n’attendent pas obligatoirement des programmes catalogues. Ils attendent un sens, un projet, une vision à moyen et long terme qui répondent à leurs attentes et surtout que cette vision ne soit pas ensuite contredite dans l’exercice du pouvoir.

Pouvoir d’achat, chômage, emploi, inégalités, respect des valeurs républicaines, préservation de la protection sociale collective sont au centre de leurs préoccupations. On pourrait les résumer en quelques mots : espoir crédible d’une vie meilleure.

Pour ce qui nous concerne, nous resterons dans notre rôle et notre conception de syndicat libre et indépendant : pas de consigne de vote et rappel de nos analyses et revendications, de manière publique, courant février.