L’édito du secrétaire de l’UD,

Mes vœux pour 2016, soyons rebelles et militants.

D’ailleurs être militant syndicaliste à la CGTFO c’est, être rebelle !

Alors attention, car si vous êtes militant syndicalistes libre et indépendant, les grands organisateurs qui sont au pouvoir pourraient vous assigner à résidence ; comme les p’tites militantes écolos du Finistère à toute fin d’être tranquille pour déguster les bons petits plats congratulatoires de la COP 21. Mais ne t’inquiètes pas si ils s’en prennent à toi camarade, nous serons tellement nombreux à te soutenir qu’ils ne pourront assigner à résidence tout un peuple. Alors en réaction au vas t’en guerre qui propose de constitutionnaliser l’état d’Urgence, je clamerai « NON ».

Et pour être encore plus clair, je réclame sa levée immédiate au terme de la période qui a été votée par le congrès.

Oh, je sais, je vais surement entendre des gens râler dans le Landerneau, après l’entame de cet édito et se demander pourquoi ce syndicaliste d’un petit village gaulois à l’ouest de l’Europe râle encore ?

Mais c’est simple, c’est à cause de son indéfectible engagement pacifiste et syndicaliste partagé avec ses camarades pour la sociale et la paix.

Émile_PougetEt j’affirme que Jaurès avait et a raison quand il mobilisa pour dire, Non à la guerre, car seule la paix est facteur de progrès.

Et Jouhaux malgré les avertissements de Monatte et de Pouget (*) a eu tort de glisser dans l’Union sacrée.

Oui, nous militants syndicalistes, nous devons rester libre et œuvrer pour faire disparaitre les éléments facteurs de guerres comme cela est clairement expliqué dans la charte d’Amiens, « En dehors de toute école politique tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat ».

Bien évidemment nous condamnons, comme nous l’avons toujours fait l’obscurantisme (religieux ou autre que par ailleurs nous devons dénoncer) qui conduit des gamins à la barbarie. Mais nous savons que l’obscurantisme se nourrit sur la misère et nous devons dire NON aux gouvernements qui jouent le jeu des capitalistes, qui fabriquent du chômage de masse. Et au lieu d’envoyer nos soldats ou nos aviateurs au Mali, en Lybie ou en Irak ou en Syrie…, tuer des populations, pour que les capitalistes pétroliers s’emparent des ressources naturelles, sous le sable du ou des déserts, dites richesses du tiers monde, nous ferions mieux d’aider ces populations à reconstruire des écoles, des hôpitaux et des puits ou tous autres systèmes pour fournir l’eau potable afin qu’ils puissent vivre et travailler là où ils vivent. Ainsi notre action faciliterait à la relation aux autres et ne serait plus facteur de haine, mais de paix.

Et comme l’écrit mon camarade Le Restif d’Ile et Vilaine, « Les peuples aspirent à obtenir « pain, paix et liberté ». On leur impose austérité, guerre et état d’urgence… Nous ne sommes ni dupes ni soumis… !

Oui, il a raison aussi en plein accord avec l’idée du camarade, je propose que pour combattre la pensée unique fabriquée par la propagande libérale ; nous devons porter au plus haut nos valeurs syndicales d’entraide, de solidarité, d’égalité, de liberté et d’indépendance que sont celles du syndicalisme ouvrier et internationaliste de la CGTFO.

Oui, pour nous, salariés du public et du privé avec ou sans emploi, il n’y a pas d’état d’urgence qui nous empêchera de défendre nos conquêtes sociales et notre sécurité sociale contre toute marchandisation organisée par la sacrosainte politique de l’offre de marché libérale car celle-ci est faussée et porte le dumping social qui pour nous est facteur de misère.

Et pour conserver un vrai service publique dans une république Une et Indivisible, nous porterons nos revendications syndicales et soutiendrons dès le 26 janvier la grève de nos camarades des fonctions publics qui sont roulés dans la farine de la loi NOTre et PPCR.

Extrait de leur tract:

Le 26 janvier 2016, fonctionnaires et agents publics, à l’appel de FO, CGT et Solidaires, qui représentent plus de 50 % des personnels de la Fonction publique, ensemble disons stop !

Nous n’acceptons pas le discours qui annonce la fin de la lutte des classes en raison du soi-disant découragement des salariés ou d’un individualisme forcené.

Pour la FGF-FO, le rôle du syndicat n’est, en aucun cas, d’accompagner des réformes réduisant les droits et les acquis, d’être le porte-parole d’un quelconque gouvernement et de négocier la longueur de la chaine et le poids du boulet ! Nous laissons cela à d’autres… A l’heure où la Réforme territoriale et ses 13 grandes régions risquent de creuser davantage le fossé des inégalités entre citoyens et d’entrainer des droits différents, il est de la responsabilité du syndicalisme indépendant d’offrir un autre choix.

Ci-dessous les revendications immédiates des camarades:

L’urgence d’une réelle revalorisation de la valeur du point d’indice compensant la perte sèche de pouvoir d ‘achat subie depuis 2010 (- 8 %),

La fin des suppressions de poste et des restructurations permanentes qui empêchent un service public de qualité et accentuent les risques psycho-sociaux,

Un véritable droit à la carrière avec des ratios pro/pro permettant une vraie politique de gestion des promotions, et une formation professionnelle forte autorisant une mobilité choisie synonyme de diversification des carrières, contrairement au protocole PPCR,

Un service public hospitalier de qualité assurant l’accès aux soins pour tous sur l’ensemble du territoire,

Le maintien d’une Education nationale garantissant les mêmes droits pour tous nos enfants à l’inverse de la territorialisation de l’Ecole organisée par le gouvernement.

Les revendications de nos camarades sont claires et le Bureau de l’UD FO 22 sera réuni dès le 8 janvier pour organiser le soutien interprofessionnel car tous les travailleurs, tous les citoyens sont menacés par ces politiques d’austérité $, €, de même nous échangerons sur la question de l’organisation de la grève interprofessionnelle, telle que prévue dans la résolution de notre dernier CCN.

Je disais au début de ce propos en prenant un extrait de la Charte d’Amiens que les guerres ne disparaîtront qu’avec les causes qui les engendrent, et parmi celles-ci et en premier lieu, toutes les formes d’exploitations économiques des peuples.

Pour résumer cette pensée, rappelons-nous donc la belle formule, toujours d’actualité, que nous connaissons bien, de Jean Jaurès : « Le capitalisme porte en lui la guerre, comme la nuée porte l’orage. »

Nous devrons donc être capables de critiquer les orientations de l’Union Européenne et aussi des et du gouvernement(s) qui appliquent les politiques d’austérité et nous critiquerons également tous les égarements des syndicalistes d’accompagnement que ce soit dans les négos franco/française ou au sein de la CES et de la CIS qui auraient pour ces deux dernières bien besoin de retrouver la lettre L pour en majuscule le mot LIBRE, si cher à notre conception du syndicalisme, et pour ceux qui n’en connaissent pas le sens à cause de leur langue et de leurs années de soumission à un système de servage (ex certains pays d’Asie ou d’Arabie) et bien ayons la prétention de le leur transmettre et de soutenir les camarades syndicalistes chinois ou d’ailleurs en luttent pour la sociale.

Mais ajoutons que toute accélération des processus militaires, le passage à toute autre forme d’intervention massive, en plus des victimes (ceux qui ne peuvent fuir), des destructions, s’accompagnera obligatoirement de plus d’austérité, de rigueur, aggravées par rapport à ce que nous connaissons aujourd’hui, avec les conséquences dramatiques pour la classe ouvrière.

Par conséquent, tous les mouvements sociaux, toutes les actions de grève, toutes les tentatives de résistance menées pour sauvegarder les droits acquis en matière de conquête sociale, participent pour le combat pour la paix, donc contre la guerre. Car se dresser contre les conséquences économiques, sociales des guerres, c’est déjà se dresser contre elles et ça c’est l’action du militant syndicaliste.

Et nous pouvons être fier du mandat que m’avait donné les camarades de la Commission exécutive des Côtes d’Armor pour le dernier CCN d’octobre qui nous a permis d’œuvrer et d’alerter encore et encore pour que la CGTFO ne glisse pas dans la démocratie participative, mais aussi contre tous les éléments du capitalisme avec ses « pactes de…et conférence de… » tout cela camarades de l’ouvrier à l’ingénieur, du retraité au chômeur, nous le savons c’est facteur d’austérité donc de guerre. Ce que nous avons fait en 2015 c’est simplement porter le mandat des camarades de la CE des Côtes d’Armor pour participer démocratiquement à la vie de notre confédération et c’est cela que nous continuerons en 2016.

De la même façon et à toute fin utile, il me semble important de répéter notre conviction de syndicaliste internationaliste et pacifiste qu’il n’y a pas de paix possible dans la société que si elle s’organise, pour le moins, sur les bases de la démocratie et de la laïcité.

Pour avancer cette réflexion syndicale, je nous donne un petit coup d’œil dans le rétroviseur et je rappelle que notre action se trouve être dans la continuité des travaux de notre CE depuis de nombreuses années voire même depuis que nous continuons la CGTFO, dans les Côtes d’Armor dont celle élargie du 12 juin 15 et pendant laquelle notre orateur Hervé Chuberre avait admirablement étayé la question suivante « Pourquoi la Confédération FO défend la laïcité institutionnelle c’est-à-dire la loi de 1905 » (**) (il est à noter que cette réflexion est très confédérale et dans de nombreuses UD,  les questions d’indépendance et de laïcité sont très souvent débattues, c’est même une question historique de la CGT que nous continuons). Aussi cela me permets de glisser, sur le pourquoi syndicalement, nous pouvons nous intéresser à la forme de l’état, et donc cette fois du notre et sur la question de la République et donc de la République sociale et laïque pour cela et pour faire court, même si cet édito m’en laisse la place, je reprends encore une fois Jaurès « Je n’ai jamais séparé la république des idées de justice sociale, sans lesquelles elle n’est qu’un mot ». J. Jaurès.

Je suis par ailleurs convaincu que l’intervention de syndicat internationaliste issu de la discussion des syndicalistes dans les AG et l’implication de nos camarades de FO qui refusent que les mouvements sociaux des salariés soient confisqués, de leur capacité à rédiger des motions et des revendications pour l’intérêt de la classe ouvrière donc et je l’ai expliqué dans le début de mon propos, donc contre la guerre et toutes les formes d’exploitation de l’homme, continuent comme hier l’engagement de nos illustres prédécesseurs « Pierre Monatte, Jean Maitron, Emile Pouget, Robert Bothereau, … » à forger la force de la paix et l’amélioration des conditions de justice sociale.

Nous devons persévérer en étant déterminés, afin que notre activité militante que dis-je, que notre besogne militante soit obstinément sans cesse renouvelée et parfois mener même au-delà de notre champ syndical, afin que notre action soit un élément important pour la paix et l’abondance.

Notre syndicalisme libre et indépendant s’inscrit pour la construction sociale à savoir celle d’une société de vraie liberté, de vraie égalité, donc de vraie fraternité et d’éducation, où chaque individu, maître de son destin et avec et en respect des autres, œuvre à l’édification d’un lendemain qui bannira à jamais la guerre.

Et je terminerai cet édito en pensant à l’ami Marc BLONDEL, qui à propos de la Fraternité, expliquait qu’il n’y avait pas de construction de Liberté sans l’organisation de la fraternité. MAUDITE SOIT LA GUERRE ! GUERRE A LA GUERRE !

De tout cela nous devons discuter dans nos réunions pour sans cesse revoir nos résolutions et en construire leurs applications, aussi courant 2016, nous n’hésiterons pas à tenir, comme nous l’avons toujours faits quand l’actualité nous y oblige, à nous organiser et à tenir des AG et meeting ou des C.E. élargies aux secrétaires et délégués des syndicats et surtout camarade je t’invite à prendre date dans ton agenda pour y être, nous tiendrons le Congrès des syndicats de l’UD, le 09 décembre 2016, dans la salle Robien à St Brieuc.

Cher lecteur et cher camarade, je te souhaite tous mes vœux de paix et d’abondance pour cette nouvelle année et j’espère que nous trouverons le temps de lever ensemble le verre de l’amitié.

Salut et fraternité.

CONSTRUISONS LA PAIX, VIVE LA SOCIALE !

Eric Le Courtois

(*) A relire « Le Sabotage » d’Emile Pouget, ex Secrétaire Confédéral Adjoint de la CGT.

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(**) fascicule de l’intervention « Pourquoi le Confédération FO défend la laïcité institutionnelle c’est -à-dire la Loi de 1905 ? » disponible à l’UD sur commande ou bien en PDF ci-dessous.

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