Jean-Claude_MaillyEditorial de Jean-Claude Mailly (FO-Hebdo) du mercredi 3 septembre 2014

Une rentrée 2014 qui se caractérise par un mécontentement profond, des inquiétudes et une image de cocotte-minute.

Mécontentement justifié chez les salariés sur le pouvoir d’achat, l’emploi, l’avenir du service public républicain ; autant de questions essentielles auxquelles les pouvoirs publics ne veulent pas répondre. Pouvoirs publics qui se sont enfermés dans le néolibéralisme, prompts à rechercher le soutien du Medef et espérant, comme l’Arlésienne, une reprise hors des frontières.

De ce point de vue, le refus de décider d’un coup de pouce au Smic et au point d’indice est révélateur : il ne faut pas donner l’impression qu’on veut des augmentations de salaires.

L’interview du président de la République, comme l’intervention du Premier ministre à l’université d’été du Medef ou l’interview du « pas encore ministre de l’Économie », confirment cet ancrage libéral. Et nous savons tous qu’imposer le libéralisme économique suppose de l’autoritarisme social.

Tous les poncifs libéraux sont ressortis : seuils sociaux, marché du travail, durée du travail, Code du travail, travail le dimanche. Comme si pour obtenir de l’Europe et de l’Allemagne un desserrement (aléatoire) des contraintes, il fallait dans le même temps se montrer socialement destructeur vis-à-vis des droits des salariés et du service public, ce que certains technocrates et libéraux appellent réformes structurelles.

Inquiétudes liées aux diverses tensions géopolitiques et guerrières dans le monde et à leurs répercussions.

Cocotte-minute tant l’on sent bien que le calme relatif n’est qu’apparent, donc trompeur, et que nous sommes au bout de quelque chose.

Face à un gouvernement qui veut mettre en œuvre son va-tout libéral (ça passe ou ça casse), il est essentiel que nous restions nous-mêmes déterminés, résistants et indépendants.

La liberté syndicale ne s’use que si l’on ne s’en sert pas.