Environ 150 agents en grève sont rassemblés devant le conseil départemental. Ils dénoncent les deux audits, financier et de fonctionnement, menés par le cabinet KPMG.

« Les deux audits, financier et de fonctionnement, menés par le cabinet KPMG sont mensongers. Ils ont pour but de mener une politique libérale et de supprimer des postes » clament les deux délégués Sud et FO, les deux syndicats qui appellent les agents du conseil départemental à faire grève ce mardi  matin.

La grève prévue ce matin était partie initialement de la maison du département de Dinan où les travailleurs sociaux signalent des problèmes de fonctionnement depuis près d’un an. « Mais suite à la publication dans la presse d’articles faisant état des audits de KPMG nous avons reçu beaucoup de coups de fils d’agents très inquiets pour leur avenir », indique Laurent Mateu, délégué FO au conseil départemental. C’est pourquoi la grève a été élargie à l’ensemble des agents. » Difficile de dire combien d’agents étaient en grève ce matin, certains ayant débrayé quelques heures sur leurs lieux de travail : agents de restauration dans les collèges ou personnels des cinq maisons du département. Environ 150 personnes étaient rassemblées devant les grilles du conseil départemental à Saint-Brieuc.

L’audit de fonctionnement mené par KPMG pointe notamment un temps de travail inférieur à la durée légale. « Notre temps de travail est annualisé à 1 543 heures par an, soit 33-34 heures par semaine en théorie, explique Laurent Mateu. Mais les travailleurs sociaux font régulièrement des journées de 8 h à 19 h ». « Les collègues ne comptent pas le temps de déplacement, souligne Jocelyne Aubin, déléguée Sud solidaires pour les collectivités territoriales.. Et bien souvent ils n’arrivent pas à récupérer leurs heures supplémentaires parce que les effectifs sont trop justes. » Quand aux salaires, les délégués syndicaux rappellent que le salaire de base en catégorie C est de 1 100 €, plus 300 € de prime.

Les travailleurs sociaux de Dinan regrettent en particulier qu’on leur impose d’effectuer les évaluations sociales des familles où les enfants peuvent être en danger seuls et non en binôme. « Ce qui remet en cause l’éthique du métier qui recommande d’effectuer une évaluation familiale à deux par mesure de sécurité mais aussi pour avoir un regard plus objectif sur la situation. »

Ouest-France, le 8 décembre 2015