Confédération FO
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Editorial de Pascal Pavageau (FO-Hebdo) du mercredi 30 mai 2018

La pratique contractuelle et conventionnelle, à laquelle notre organisation est depuis toujours profondément attachée, a permis d’aboutir à des avancées considérables pour les travailleurs, en ouvrant la voie à la libre négociation des salaires, des cadres d’emploi et des conditions de travail.

Être constructif, pour Force Ouvrière, c’est instaurer le rapport de force en amont, en prenant part aux discussions et souvent en les initiant, pour faire valoir nos revendications, contrer les mesures que nous jugeons mauvaises et obtenir de nouveaux droits. Parce qu’il n’est pas dans notre habitude de pratiquer la « chaise vide », nous sommes présents là où il le faut pour faire entendre notre voix et ainsi celle des travailleurs.

Évidemment, la négociation comme la concertation ne signifient pas l’acceptation. Force Ouvrière ne signe un accord ou ne soutient une mesure que s’ils sont synonymes de progrès social et apportent plus de droits et protections. À l’inverse, nous refusons de cautionner des reculs ; auquel cas nous contestons, y compris par la mobilisation et la grève. En ce sens, réfléchir et travailler à de nouvelles formes d’actions, comme nous l’avons décidé à l’issue du dernier Congrès confédéral, doit nous permettre d’innover et d’être encore plus efficaces pour faire aboutir les revendications des travailleurs.

Face à la défiance et aux tentatives de contournement dont font l’objet l’ensemble des contrepoids et contre-pouvoirs du pays, la démocratie sociale exige que toute leur place soit donnée aux interlocuteurs sociaux et que soient réhabilités l’action syndicale comme le paritarisme. Nous ne pouvons accepter la vision tronquée du dialogue que veut imposer le gouvernement, exhortant au consensus social ou à l’urgence impérieuse, et se retranchant derrière un semblant de concertation. Force Ouvrière travaille sur un agenda et des sujets méritant, selon nous, des négociations interprofessionnelles.

Nous les proposerons aux autres organisations syndicales et patronales, une fois ces dernières au complet : nous n’avons pas à dépendre d’injonctions gouvernementales encadrées pour nous réunir et négocier !

La force de notre organisation est de ne dépendre de quiconque, si ce n’est de ses adhérents : notre indépendance nous préserve de toute intégration aux rouages de l’appareil étatique comme de l’entreprise, loin d’une logique d’accompagnement ou de cogestion. Là où l’exécutif s’éloigne des aspirations et des besoins des travailleurs, Force Ouvrière compte, plus que jamais, porter leurs attentes légitimes, basées sur des réalités quotidiennes toujours plus dégradées. On ne peut revendiquer sans avoir les pieds sur terre, et plus les racines sont profondes, plus les branches sont porteuses.