Mailly2Editorial de Jean-Claude Mailly (FO-Hebdo) du mercredi 27 avril 2016

Le président du Medef se lâche, si tant est que ce n’était pas déjà le cas.  Il menace de ne plus négocier la convention d’Assurance chômage si le gouvernement ne lui donne pas satisfaction sur la loi Travail. D’ici à ce qu’il défile pour demander le retrait pour des raisons opposées aux nôtres, il n’y a qu’un pas.

De plus, au faîte d’une inculture sociale et économique, il déclare que Force Ouvrière est une organisation politisée qui fait preuve « d’une détestation de l’entreprise et de l’économie de marché ».

Visiblement, les tensions internes au Medef et la question de la représentativité patronale (mais il ne fallait pas signer en 2008 !) font déborder le vase. Ce faisant, le Medef, via son président, succombe au poujadisme : mélange  de corporatisme et  de populisme dit de droite. Il y a une forme de passéisme dans de telles déclarations qui n’honorent pas leur auteur. En attendant, nous continuons notre combat social et républicain contre le projet de loi Travail.

Comme nous ne cessons de le dire, nous n’en acceptons pas la philosophie générale, à savoir l’inversion de la hiérarchie des normes qui néglige la branche au profit de l’entreprise comme lieu de négociation. Ce qui conduirait à accroître les inégalités sociales et favoriserait le dumping économique sur le dos des salariés.

Nous revendiquons a minima que la branche continue  à pouvoir fixer des normes et que ce ne soit qu’en l’absence d’accord de branche que les négociations puissent se faire au sein de l’entreprise. C’est là un point clé qui justifie amplement notre revendication de retrait. Ce qui ne signifie pas, loin s’en faut, qu’il n’y a pas d’autres problèmes. Si le président de la République, comme il l’a déclaré, veut préserver le modèle social français, alors il se doit de faire préserver la hiérarchie des normes. C’est une question  de cohérence sociale  et républicaine.

Alors, tous en grève et dans les manifestations le 28 avril 2016 et discutons dans les entreprises et les administrations des modalités d’actions à venir au cours d’assemblées générales.

C’est un combat pour  les générations actuelles  et à venir.