Editorial de Jean-Claude Mailly (FO-Hebdo) du mercredi 14 février 2018

Soucieux de rentrer dans les clous des 3 % de déficit budgétaire, les pouvoirs publics semblent envisager, d’ici à 2022, une contribution des organismes obligatoires de protection sociale (Sécurité sociale, Unédic, retraites complémentaires) à la réduction du déficit public à hauteur de 30 milliards d’euros sur la période.
Une telle orientation serait lourde de conséquences.
En premier lieu, elle impliquerait un accroissement de la logique d’austérité, qui a déjà lourdement pénalisé la Sécurité sociale, notamment la politique de santé et les salariés concernés.
En second lieu, elle conduirait à porter une nouvelle attaque contre les régimes paritaires, preuve, s’il en est, qu’ils ne fonctionnent pas aussi mal que certains le disent au bénéfice des assurés sociaux.
En la matière, il semble que les adeptes de la logique libérale et conservatrice de Bercy soient à la manœuvre. Certains envisageraient même de fusionner le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
De tels projets sont destructeurs socialement et aussi sur le plan républicain.
À nouveau, il s’agirait pour les pouvoirs publics de prendre la main pour imposer leur politique budgétaire, ce qui pour nous n’est pas envisageable.
Il faudra donc se préparer, si de tels projets voyaient le jour, à y répondre de manière déterminée.