Le bureau de l’UD FO, réuni vendredi 10 octobre a pris connaissance de l’annonce de mise en examen de personnels de la COOPERL, pour un procès qui pourrait débuté en février… et qui porte sur des accusations d’existences de salmonelle dans des produits vendus par la coopérative. Les faits ne sont pas encore précisés aujourd’hui puisque la procédure n’est pas à son terme…

Qui sera condamné par la justice dans le procès qui devrait s’ouvrir en février 2015 ?? Comme on dit la justice tranchera demain… dans un mois, dans un an, peut-être même jamais, à l’instar de certaines pollutions ou intoxications alimentaires… Mais est-ce bien l’essentiel ?

Car le vrai coupable ne sera pas dans le tribunal, le vrai coupable ne sera pas accusé, le vrai coupable n’est pas inquiété, le vrai coupable n’est pas menacé, le vrai coupable ne sera même pas condamné… Plus scandaleux certainement, le vrai coupable continue à faire prendre aux citoyens des risques considérables du point de vue sanitaire, en poursuivant sans relâche, avec une énergie et une constance sans égale sa politique de soumission aux diktats, imposés par la troïka, pour permettre la « concurrence libre et non faussée », au service du profit absolu, en liquidant les services publics, garants de l’égalité républicaine, de la sécurité sanitaire…

Dans la contribution sur ce thème publiée par la Confédération FO, sous le titre « Le livre noir de la RGPP », en 2011, on pouvait lire page 88:

De la «vache folle» au «porc incontrôlé»:

Du fait des suppressions de moyens et d’effectifs, une expérimentation nationale sur les plus gros abattoirs de porcs de la région Bretagne a été décidée fin 2010: elle permettait aux exploitants de ces abattoirs d’assurer eux-mêmes l’inspection (en «auto-contrôle») des viandes qu’ils vont vendre au consommateur! En plus de cette expérimentation extraordinairement dangereuse, le non respect des règles fixées pour les contrôles indispensables à la protection de la santé publique et à la sécurité du consommateur, conduisent aujourd’hui à:

– une absence d’inspection dans de nombreux abattoirs de volailles de la région;
– l’impossibilité dans certains abattoirs de bovins de réaliser l’inspection des animaux vivants avant leur abattage, alors qu’il s’agit d’un point clé pour garantir la mise sur le marché de viande d’animaux en bonne santé;
– de très graves manquements dans le domaine environnemental (pourtant très sensible sur le sujet) et au niveau du traitement et de l’abattage des animaux.

L’intervention de la confédération Force Ouvrière au plus haut niveau de l’État en avril 2011 a permis de mettre fin à cette expérimentation bretonne totalement incontrôlée de la part du gouvernement. Pour autant, les services régionaux bretons ne savent pas comment reprendre les contrôles compte-tenu des effectifs qui ont été supprimés depuis 2007.

Au final, le risque est qu’il n’y ait finalement ni contrôle de l’État ni auto-contrôle…

Cela n’était pas visionnaire ou prémonitoire, c’était simplement le produit d’une analyse sans complaisance des objectifs affichés par une telle politique.

L’auto-contrôle, qui n’était donc plus indépendant, devenait un « contrôle » soumis aux principes du marché, à la rentabilité à outrance, à la concurrence libre et non faussée. Il ne pouvait donc que suivre les mêmes règles, ou plutôt subir l’absence totale de règles !!!

Le pacte de responsabilité, au nom de la sacro-sainte règle de la réduction des déficits publics, accentue encore la liquidation des services publics, avec ces 50 milliards d’euros d’économies…

Force Ouvrière a toujours dénoncé ces politiques, de liquidation du service public, qui privatisent et dérèglementent, qu’il s’agisse hier de la RGPP ou désormais de la MAP et de l’Acte III de la décentralisation, FO combat aujourd’hui pour le retrait du pacte de responsabilité, une nécessité pour garantir la sécurité alimentaire, comme l’égalité républicaine…

De même, pour ne pas soumettre la satisfaction des revendications des salariés, à la mise en œuvre du pacte social, cher au gouvernement depuis juin 2012, Force Ouvrière a refusé de s’associer, dénoncé et combattu « le pacte d’avenir pour la Bretagne », que le gouvernement et le Conseil Régional ont décidé de nous imposer avec la complicité bienveillante, voire active de la CGT et de la CFDT… Pour autant, ce pacte que se décline aujourd’hui au travers de groupe de travail, convention de partenariat et autre projet d’instance régionale de dialogue, autant de dispositifs qui n’ont pour objet que de museler l’expression des justes revendications des salariés, pour établir le « consensus social ». Force Ouvrière ne mangera pas de ce pain-là non plus, et dénoncera également le souhait des responsables publics de nous exclure de toute négociation ou discussion ultérieure, à laquelle nous voudrions participer.

La République ce n’est ni l’intégration ni l’exclusion, c’est la démocratie, c’est à dire le droit absolu d’exprimer nos revendications, nous comptons bien nous y employer fortement dans les prochaines semaines.

Ainsi, le Comité Confédéral National (CCN) de la confédération FO, des 2 et 3 octobre dernier appelle l’ensemble des syndicats et militants Force Ouvrière à préparer la mobilisation, pour imposer nos revendications qui passent par la première d’entre elles : le RETRAIT DU PACTE DE RESPONSABILITE.