Confédération FO
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Jean-Claude_MaillyEditorial de Jean-Claude Mailly (FO-Hebdo) du mercredi 4 juin 2014

14,6 milliards d’euros : c’est le montant des recettes fiscales qui ont manqué en 2013 par rapport aux prévisions gouvernementales.

On peut certes y voir des prévisions jugées trop optimistes et démenties par les faits.

Mais les moindres rentrées au titre de l’impôt sur le revenu, de l’impôt sur les sociétés et de la TVA sont avant tout le reflet d’une croissance molle, elle-même due à la politique d’austérité suivie.

Croissance faible, chômage en hausse, paupérisation, inégalités, pouvoir d’achat en berne : tel est le cocktail détonant qui explique en grande partie les résultats des élections politiques, dont les européennes dans la plupart des pays, France comprise bien entendu.

Si nous en sommes conscients, si nous expliquons depuis plusieurs années que l’austérité est suicidaire socialement, économiquement et démocratiquement, ce n’est pas parce que nous sommes devins. Nous connaissons l’Histoire, nous sommes au contact direct des travailleurs, nous alertons et nous combattons cette logique politiquement mortifère.

Si nous le savons, d’autres le savent et la question qu’il faut se poser c’est : pourquoi ne changent-ils pas de politique économique et sociale ?

Mais encore :

  • – Pourquoi, par les réductions de dépenses, abîment-ils le service public républicain ?
  • – Pourquoi brident-ils le Smic et le point d’indice dans les fonctions publiques, préférant des contorsions dangereuses de réduction des cotisations sociales ?
  • – Pourquoi focalisent-ils sur la compétitivité par la réduction du coût du travail ?
  • – Pourquoi vantent-ils la flexibilité et, cela vient de sortir, la remise en cause des seuils sociaux pour les délégués du personnel, le comité d’entreprise et le CHSCT ?
  • – Pourquoi ont-ils renoncé à une grande réforme fiscale basée sur la justice et l’équité ?
  • – Pourquoi laissent-ils de plus en plus de demandeurs d’emploi basculer dans les minima sociaux et renoncent-ils à remettre en place l’AER (allocation équivalent retraite) ?
  • – Pourquoi reculent-ils dans les faits l’âge de la retraite en obligeant le quarantenaire d’aujourd’hui à devoir travailler quarante-trois ans ?

Cette liste de questions n’est, bien entendu, pas close.

Partout dans le monde les travailleurs et leurs organisations syndicales se battent contre l’austérité, comme l’a montré le récent congrès de la Confédération syndicale internationale (CSI), auquel nous avons participé.

Alors nous ne baisserons pas la tête et nous continuerons à porter haut et fort nos revendications.

Il en va aussi du pacte républicain, mis à mal par le pacte dit de responsabilité.

Nous ne servirons pas de caution aux thuriféraires du capitalisme libéral.