Les retraités ont mal à leur pouvoir d’achat et ce n’est pas le gel des pensions pendant six mois qui va arranger les choses. 

En effet si jusque-là les retraites de base (et les pensions de réversion) étaient revalorisées au 1er avril en fonction de l’évolution des prix, désormais elles le seront au 1er octobre. Telle est la règle édictée par la loi du 20 janvier 2013 portant sur «l’avenir et la justice du système de retraite».  Les retraités (16 millions de personnes) du public comme du privé devront donc patienter encore six mois pour percevoir la compensation à l’inflation.  Elle s’annonce minime : 0,9%, selon les prévisions de la Sécurité sociale.  Concrètement., entre la dernière revalorisation des pensions réalisée en avril 2013, à hauteur de 1,3%, et la prochaine, prévue en octobre, il se sera passé dix-huit mois sans aucune hausse.  Ce non-réajustement des pensions ressemble fort à une « désindexation», souligne Didier Hotte, le Secrétaire général adjoint de l’UCR FO.  Par ailleurs, l’absence de hausse en avril équivaut à une perte de 800 millions d’euros sur la totalité des pensions versées en 2014.

Les retraités n’avaient pas besoin de ce nouveau coup dur.  Aujourd’hui, souligne ainsi l’UCR FO, il y a 10% de retraités pauvres qui disposent de moins de 946 euros par mois pour vivre.

DES ACTIONS PRÉVUES EN JUIN

Au cours d’une conférence de presse organisée le  1er avril à la confédération FO, quatre unions syndicales de retraités (FO, CGT, FSU, Solidaires) ont ainsi fustigé les diverses mesures prises en matière de retraite, qui se traduisent surtout «Par une dégradation continue du pouvoir d’achat des retraites et Pensions ».  Parmi ces mesures : la suppression d’une demi-part fiscale supplémentaire, accordée par l’Etat aux parents isolés et aux veufs ou veuves ; la fiscalisation des majorations de pension, accordées aux retraités qui ont élevé trois enfants ou plus ; la contribution additionnelle à la solidarité pour l’autonome (CASA) de 0,3%, acquittée depuis avril 2013 par les retraités imposables. Pour l’instant cette dernière mesure a coûté 640 millions aux retraités.  Reste à savoir quel avenir sera accordé au projet de loi sur la perte d’autonomie, s’inquiètent les union syndicales, qui appellent les retraités à se mobiliser en juin contre la «dégradation continuelle» du pouvoir d’achat.