Editorial de Jean-Claude Mailly (FO-Hebdo) du mercredi 7 février 2018

Le gouvernement a annoncé la semaine dernière dix mois de concertation avec les fédérations syndicales de fonctionnaires sur une réforme de la fonction publique concernant les trois versants (État, hôpital public et territoriale).

Sur la table, l’organisation du dialogue social, les primes individuelles et collectives, la mobilité et le recours accru au contrat pour les métiers ne relevant pas d’une spécificité propre au service public.

Rien que sur ce dernier point, les débats risquent d’être houleux : qu’est-ce qui relève ou non du service public ? Certaines expériences de privatisation (tel le contrôle des véhicules) ont par exemple largement montré que c’était une erreur. Il en est de même pour la remise en cause du réseau scientifique et technique.

Qui plus est, avec les évolutions technologiques et techniques comme le numérique, certaines fonctions, considérées hier comme relevant de prestations extérieures, devraient aujourd’hui revenir au sein du cœur de métier, afin de conserver la main sur le sens et le rôle du service public.

Ces concertations risquent donc d’être quelque peu animées.

Mais une annonce particulière a fait le buzz : celle du ministre du Budget évoquant un plan de départ volontaire. À se demander d’ailleurs si l’objet n’était pas que l’on parle de ce point particulier pour ne pas parler du reste. Dans l’état actuel des choses, les plans de départ volontaire ne sont pas possibles dans la fonction publique, sauf à vouloir modifier le statut, ce qui a priori n’est pas annoncé.

Quoi qu’il en soit, en secouant le cocotier le gouvernement risque de prendre quelques noix sur la tête !

Quelle est la conception du gouvernement en matière de service public ? Est-il réellement attaché à faire respecter les principes républicains ? A-t-il une vision purement budgétaire ou a-t-il une vision à long terme sur le rôle et les missions du service public ? Ces questions sont essentielles ; de la réponse qui sera apportée découlera le sens du service public, ce qu’attendent depuis longtemps ses agents.