Confédération FO
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Les fortes chaleurs de ces derniers jours et l’afflux de touristes ont mis les services des Urgences et le Samu des Côtes-d’Armor sous forte tension. Le syndicat Force ouvrière dénonce une situation « chaotique ».
Ces derniers jours, l’activité opérationnelle est intense dans les services d’Urgences des Côtes-d’Armor, un regain d’activité ressenti au Samu et par les sapeurs-pompiers.
En mai dernier, Cédric Cierpka, délégué du syndicat FO chez les pompiers des Côtes-d’Armor, et Carine Le Tertre, secrétaire générale FO à l’hôpital Yves-Le-Foll, à Saint-Brieuc, s’inquiétaient déjà : « L’été n’est pas arrivé. Avec les touristes et les incendies, comment va-t-on faire ? »
Deux mois et demi plus tard, ils reviennent à la charge : « Nos craintes se concrétisent, on est plus qu’à flux tendu. » Cédric Cierpka dresse un constat inquiétant : « Le week-end dernier, entre la canicule, l’afflux de touristes et l’augmentation des appels depuis que le ministre de la Santé a incité à d’abord contacter le 15 avant de se rendre aux Urgences, les pompiers ont dû gérer une situation chaotique. »
« Seulement deux pompiers supplémentaires à Tréguier »
Il poursuit : « On a eu jusqu’à 45 interventions en même temps ! Ça aurait dû être anticipé. Les délais pour joindre le Samu sont toujours aussi longs, des collègues du Samu n’ont jamais vu ça depuis 15 ans. Le traitement des appels, c’est de l’abattage. »
Cédric Cierpka met en avant le manque de moyens : « Chez les pompiers, nos effectifs ont été un peu renforcés par des emplois saisonniers, mais c’est insuffisant. Dans le secteur de Lannion – Perros-Guirec, par exemple, où les touristes sont très nombreux, seulement deux pompiers supplémentaires ont été affectés à Tréguier. »
« C’est la pire chose qui pouvait arriver »
À l’hôpital, le constat est similaire. Mardi 19 juillet, FO a déposé une alerte CHSCT, demandant la tenue d’un CHSCT extraordinaire, après un week-end où les Urgences, en particulier à Saint-Brieuc, Guingamp et Lannion, ont été « surchargées ».
Dans un communiqué, le syndicat dénonce « la dégradation des conditions de travail du centre d’appels du 15, des Urgences, en pleine période estivale où la tension est palpable et la bonne prise en charge des usagers risque d’être fortement impactée ».
Carine Le Tertre pointe avec colère l’incitation à appeler le 15 avant d’aller aux Urgences. « Le message est tellement bien passé que le standard explose. C’est infernal, c’est la pire chose qui pouvait arriver. »
Les deux élus du personnel se montrent « très pessimistes » pour la suite de l’été. « On craint surtout les drames. À un moment, on va passer à côté de quelque chose, faute de moyens. »
Face à l’engorgement des urgences, faut-il refuser l’accès à certains patients ?
« Une activité intense, oui, mais pas chaotique »
Si l’état-major des sapeurs-pompiers et la direction de l’hôpital reconnaissent « une très forte activité opérationnelle ces derniers jours », ils tempèrent les inquiétudes de Force ouvrière.
« L’activité est intense, oui, mais pas chaotique », assure le colonel Jean Moine. « Nous sommes organisés pour y faire face, avec des effectifs de garde identifiés et anticipés. » Depuis ce mercredi 20 juillet, et pour trois jours, quatre ambulances de la Protection civile sont mises à disposition dans le département, sur réquisition de la préfecture, « pour alléger la charge des autres ambulances ».
Dans un communiqué, l’hôpital Yves-Le-Foll confirme que le Samu fait face à une hausse de 20 % du nombre d’appels, « en lien avec la consigne d’appeler le 15 avant de se déplacer aux Urgences ».
L’hôpital rappelle que les effectifs du Samu ont été renforcés fin mai et qu’un second poste de coordonnateur ambulancier est mis en place depuis début juillet. Enfin, « plus récemment, un accord a été donné pour renforcer à hauteur de 3,5 ETP (équivalent temps plein) d’assistants médicaux de régulation ».