Retraités notamment confrontés à la hausse de la CSG, salariés des Ehpad sans réponse suffisante du gouvernement à leurs demandes, cheminots qui contestent avec raison les annonces concernant la SNCF, agents des trois versants de la fonction publique qui veulent défendre leur pouvoir d’achat, leurs droits et ceux des usagers dans l’accès au service public : les nuages s’amoncellent les 15 et 22 mars à la suite des divers foyers allumés par le gouvernement. Il est faux et provocateur de laisser entendre que les statuts et les droits des salariés seraient en partie à l’origine des difficultés. Celles-ci sont en effet pour l’essentiel dues aux décisions politiques et économiques prises depuis pas mal d’années, en particulier depuis la crise de 2007-2008.
C’est bien le transfert des dettes privées vers la dette publique qui a accru fortement le déficit budgétaire pour corriger les inepties financières. Ce sont bien les décisions des gouvernements au niveau européen qui ont ouvert le rail (fret et voyageurs) à la concurrence. C’est bien également la restriction budgétaire qui pénalise le fonctionnement des Ehpad et l’augmentation de la CSG qui attaque le pouvoir d’achat des retraités.
Rompre avec ces restrictions est toujours d’actualité, tant au niveau national qu’européen. En France comme ailleurs, même quand la croissance économique reprend, les inégalités ne se résorbent pas. Cela explique notamment ce que l’on appelle la montée des populismes comme, par exemple, cela a été récemment le cas en Italie. De fait, l’austérité est ennemie de la démocratie.