La semaine dernière, les retraités ont manifesté pour défendre leur pouvoir d’achat, attaqué par le relèvement de 1,7 point de la CSG. On leur demande qui plus est d’accepter l’effort au nom de la solidarité. C’est oublier qu’ils ont, quand ils travaillaient, pratiqué la solidarité intergénérationnelle inhérente au régime par répartition, les cotisations encaissées servant à payer les retraites en cours.
C’est aussi méconnaître le fait que, compte tenu du chômage des enfants et petits-enfants, ils sont fréquemment conduits à assurer la solidarité familiale.
Le même jour, les salariés des Ehpad ont manifesté pour la seconde fois depuis le début de l’année. Ils ont le soutien des familles, des associations et des directions des établissements. Concernant ce dossier, il est important que le gouvernement le traite prioritairement. C’est plus urgent que le dossier SNCF ! Il s’agit tout simplement d’une question certes sociale et économique, mais aussi de dignité humaine. Les pouvoirs publics devraient dès lors y consacrer une partie des recettes fiscales supplémentaires liées à la croissance. Sauf à considérer cyniquement qu’il vaut mieux réduire un peu plus un déficit que de traiter correctement les résidents et les personnels.
Cette semaine, ce seront notamment les cheminots, la fonction publique (les trois volets) et le service public qui seront dans l’action. Là aussi, ce n’est pas qu’une question de pouvoir d’achat. C’est une question de sens, de république et de démocratie.
On touche là au cœur du pacte républicain, celui qui, depuis qu’il existe, a permis d’assurer une unicité de la nation.
Le service public participe à l’unité républicaine. Sa remise en cause participerait à un communautarisme destructeur.