Presse locale: ouest france

https://www.ouest-france.fr/bretagne/ploufragan-22440/retrospective-l-usine-chaffoteaux-maury-de-l-age-d-or-a-la-fermeture-3a0a4d5c-8d78-11ec-b752-e3a9d18d1e6e

Et vu que l’article n’est pas en accès libre, le voici, au complet:

Rétrospective. L’usine Chaffoteaux & Maury, de l’âge d’or à la fermeture 2 000 salariés en 1980, un plan social trente ans plus tard. Retour sur l’histoire de l’entreprise Chaffoteaux & Maury, qui produisait des chauffe-eau à Ploufragan (Côtes-d’Armor).
« La plus grosse boîte de l’époque » Tous ceux qui ont connu l’usine Chaffoteaux & Maury de Ploufragan (Côtes-d’Armor) n’en parlent qu’en superlatifs. La gigantesque usine de chauffe-eau, qui s’étalait sur plus de 20 hectares, était « un ensemble hors normes, sans comparaison sur le territoire », décrit-on à l’agglomération de Saint-Brieuc. « Chaffoteaux, c’était la plus grosse boîte privée de l’époque », confirme Alain Le Fol, ancien ouvrier de l’entreprise pendant trente ans et délégué syndical Force Ouvrière. Dans les décennies 1970 et 1980, l’usine emploie jusqu’à 2 200 personnes. Un âge d’or atteint à peine cinquante ans après la création de l’entreprise, mais qui ne durera pas longtemps… Dès 1985, l’usine costarmoricaine réduit son ancrage, de rachats en licenciements massifs, jusqu’à la fermeture définitive du site en 2013. Expansion ratée Comment expliquer la dégringolade ? « Chaffoteaux & Maury a voulu diversifier et se lancer dans d’autres activités : du commerce en URSS et de la construction de maisons au Maghreb, se souvient Alain Le Fol. Deux tentatives qui n’ont pas fonctionné. Ce désir d’expansion a acté le début de la fin. » Pour réduire le déficit, l’entreprise revend son site costarmoricain à plusieurs investisseurs étrangers successifs. « On a vu nos conditions de travail se dégrader à chaque rachat. De moins en moins d’employés sur le site, de plus en plus de choses à produire. L’intensité du travail a explosé, rapporte l’ancien ouvrier. En 1977, on faisait 60 chaudières par jour. En 2009, une chaudière à la minute ! (390 par jour, N.D.L.R.) ​ » Syndicats et « bagarre sociale » Les rachats n’empêchent pas la crise sociale : Chaffoteaux & Maury licencie à tour de bras, 250 salariés en 1990, puis « un plan social tous les cinq ans ». En 2009, c’est la fois de trop : à l’annonce de nouveaux licenciements, les syndicats « mènent la bagarre » de juin à décembre. Ils obtiendront des aménagements, notamment une compensation « préretraite amiante » pour quelques dizaines de salariés. Pas de quoi compenser l’impact humain du plan social. « Le paradoxe, c’est que 2009 a été une excellente année pour les patrons italiens qui nous ont licenciés, grince Alain Le Fol, amer. On a travaillé que six mois, les poches des salariés étaient vides, mais les dirigeants ont réussi à racheter une boîte en Angleterre. » Après le départ, les cicatrices Après la destruction du site, que sont devenus les anciens ouvriers ? « Beaucoup ont galéré. Il y a eu beaucoup de reconversions dans des entreprises de nettoyage et dans l’agroalimentaire, relate Alain Le Fol. Ce qui est sûr, c’est que personne n’a oublié. Les défaites, dans le monde ouvrier, ça marque toute une génération. »

Réaction de Martial COLLET, secrétaire adjoint de l’UD CFTFO 22 et ancien Chaffoteaux
Martial Collet
Ce texte est extrait d’un article de Ouest-France de jeudi dernier. Mon camarade Alain le fol cité dans l article regrette que la journaliste n’ai pas repris ces propos sur les promesses financières de l’agglomération à tout patron qui s’installerait dans les anciers locaux chaffoteaux. Il est absolument insupportable de continuer à donner de l’argent public aux entreprises, sous prétexte de création d emploi. Assez de financer le patronat sans contrôle alors que les moyens manquent tellement dans le secteur public !!