Les élections municipales ont indéniablement eu une dimension politique nationale, à la fois par le fort taux d’abstention et par les votes exprimés. C’est un sévère avertissement pour la majorité gouvernementale.
Comment allait réagir le président de la République ? La réponse n’a pas tardé : on change de Premier ministre, on réduit le nombre de ministres, deux nouveaux font leur entrée mais on continue, à priori, la même politique :
Maintien du pacte de responsabilité, réduction des dépenses publiques et sociales d’au moins 50 milliards d’euros sur trois ans. L’annonce d’un « pacte de solidarité » apparait comme une annonce sortie du chapeau. Mais s’il s’agit de baisser des cotisations sociales salariales pour agir sur le pouvoir d’achat autour du SMIC, pourquoi faire compliqué quant on peut décider d’une augmentation du SMIC et du point d’indice dans la fonction publique ? D’autant que diminuer la cotisation sociale, c’est encore affaiblir le financement de la Sécurité sociale.
En d’autres termes, la logique d’austérité inhérente au pacte budgétaire européen perdure. Nous en saurons plus à l’occasion de la déclaration de politique générale du Premier ministre.
Il était donc important que le Comité confédéral national réuni à Paris les 3 et 4 avril précise nettement les positions de la confédération générale du travail Force Ouvrière. C’est ce qu’il a fait.
Rejet du « pacte de responsabilité », défense de la protection sociale et de la cotisation sociale, attachement au paritarisme, défense de la république et des services publics sont fortement réaffirmés.
Une autre politique économique, pour l’emploi et les salariés, est revendiquée. Elle passe notamment par une augmentation des salaires, des aides ciblées aux entreprises, conditionnées et contrôlées avec des réelles contreparties en termes d’emploi et de salaires, une vraie réforme fiscale d’ensemble.
Face à la situation, dans la lignée du meeting du 29 janvier et de la journée de grève et de manifestation du 18 mars, le Comité confédéral national a mandaté la Commission exécutive et le Bureau confédéral pour toute initiative jugée nécessaire, y compris la grève.
Résistance et vigilance sont donc à nouveau à l’ordre du jour.
Dans ce cadre, le 1er mai sera pour Force Ouvrière l’occasion de réaffirmer publiquement nos positions, en toute liberté et indépendance.