Annoncées il y a quelques jours par le Premier ministre, les grandes orientations budgétaires pour 2019 confirment, s’il le fallait, le choix assumé d’une politique profondément inégalitaire. Après une année de cadeaux dédiés aux « premiers de cordée », le gouvernement poursuit sans état d’âme la destruction de notre modèle social en s’en prenant frontalement aux « derniers de corvée ». Parce qu’il est vraisemblablement plus opportun pour l’exécutif de s’attaquer à l’os de ceux qui n’ont plus que la peau dessus qu’au gras de ceux qui en débordent, les plus modestes sont la proie facile d’une réduction drastique et idéologique des dépenses publiques.
Brique par brique, c’est l’ensemble de notre édifice républicain qui est démoli, jusqu’aux valeurs d’égalité et de solidarité, attaquées de plein fouet alors qu’elles sont le fondement même de la cohésion sociale du pays. Force Ouvrière se refuse à voir ériger en modèle de société une logique du chacun pour soi, où la disparition des garanties collectives se traduit par une « déprotection » généralisée. Si c’est être des Gaulois réfractaires au changement
que de vouloir défendre nos cadres et droits collectifs contre une individualisation destructrice, alors nous sommes fiers d’être de ceux-là. Irréductiblement.
Notre Organisation appelait à ce qu’il y ait un avant et un après 17 juillet 2018, tant sur le fond que sur la forme, à la suite de la réunion entre le président de la République et les organisations syndicales et patronales. Quand bien même nous pourrions voir un effort sur la méthode, encore faut-il que nous soyons écoutés et entendus, ce dont le gouvernement semble faire peu de cas. L’extrême gravité de la situation et les risques pour les travailleurs – actifs, retraités, du public comme du privé – justifient maintenant une riposte d’ampleur.
À l’issue de la réunion intersyndicale que Force Ouvrière a pris l’initiative d’organiser, les organisations CGT-FO-Solidaires-UNEF-UNL se sont entendues sur la décision de construire ensemble la mobilisation par la grève interprofessionnelle le 9 octobre prochain. Les reculs sociaux ne se négocient pas mais se combattent et quand il n’y a plus de grain à moudre, c’est la meule qu’il nous faut préserver pour pouvoir recréer ensuite. Le nombre est une force exceptionnelle que nous devons déployer pour résister au rouleau compresseur antisocial et continuer à revendiquer dans le sens de toujours plus de progrès social. L’heure est à l’action mes camarades : résister, revendiquer, reconquérir !