Confédération FO
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Jean-Claude_Mailly

Editorial de Jean-Claude Mailly (FO-Hebdo) du mercredi 17 septembre 2014

Dans une seule branche, la chimie, un accord découlant du « pacte de responsabilité » a été signé par deux syndicats (pas FO). Or les créations d’emplois annoncées correspondent aux créations habituelles dans ce secteur ! De fait, comme nous ne cessons de l’expliquer, demander des contreparties aux entreprises sur des aides fiscales et sociales de caractère général est illusoire, voire impossible. En effet, qui dit contreparties dit aides ciblées (pour un investissement technologique, par exemple). De ce point de vue les faits nous donnent raison, neuf mois après le lancement du « pacte » par le président de la République. Qui plus est, comme l’explique fort bien l’économiste et homme politique Pierre-Alain Muet, « mener une politique de l’offre pour sortir d’une récession est le comble de l’absurdité économique ».

Par ailleurs, rappelons que les 41 milliards d’aides vont de pair avec les 50 milliards de réduction des dépenses publiques et sociales. Concrètement, cela signifie que deux des moteurs de l’activité économique (la consommation et la demande publique) ne sont pas au rendez-vous, expliquant la croissance zéro. C’est aussi pourquoi les revendications en matière de salaires, de réforme fiscale, de soutien du service public républicain et des régimes sociaux sont prioritaires.

Aujourd’hui, le gouvernement s’est mis dans une impasse ; la croissance, l’investissement et la consommation sont en panne, l’activité ralentit et la dette publique augmente ! Pour en sortir, il doit réorienter sa politique économique et sociale. Le pacte de responsabilité est une erreur et une faute. C’est une soumission. Faire les yeux doux au Medef et à ses revendications est révélateur de la ligne économique et sociale. Dire qu’en France il y a un problème d’offre et qu’en Europe il y a un problème de demande est quelque peu schizophrène.

Dans un tel contexte, il convient de construire progressivement le rapport de forces. Le développement syndical en fait partie. Face au deal entre le Premier ministre et le président du Medef, il nous faut développer notre cahier revendicatif. À noter, d’ailleurs, qu’interrogé par le journal L’Opinion sur le couple Valls-Gattaz, le président de la CGPME y adjoint le secrétaire général de la CFDT.